Initié très tôt, dès mes débuts en modélisme ferroviaire, ce concept s'est constitué de lui même à la suite de plusieures réalisations personnelles.
Il est constitué de 3 phases allant de la conception du projet à la fin de la réalisation de celui-ci, enfin plus ou moins vous allez comprendre?
Mais tout d'abord que signifie l'abréviation 3PT ?
Il ne s'agit ni de l'appellation du Poste 3 de Petit-Thérain, ni d'une stratégie de Basketball.
Comme je l'ai expliqué précédemment, il y a trois phases au concept, toutes dominées par trois maîtres mots. Ah on retrouve donc le fameux chiffre 3... Et le reste ?
Il s'agit de conditions, ou plutôt de contraintes pour les deux premiers, et d'une conséquence à celles-ci pour le dernier.
Je vous ai perdu ? C'est le but très cher lecteur ! Alors résumons et cessons de tourner en rond. Voici les fameux 3PT :
Pas de Thunes, Pas de Temps et Pas Terminé !Vous avez enfin compris ? Alors rentrons dans le détail.
La réalisation d'un projet de modélisme ferroviaire est tout d'abord constitué d'une première étape : l'étude.
Elle consiste à approfondir plein de choses, souvent déjà réfléchies en amont, tel que le thème, l'époque, l'échelle, le type de réseau.
On peut ainsi effectuer des recherches sur le thème ou sur les lieux à l'époque qu'on a définie afin de trouver de l'inspiration grâce aux photos trouvées sur le net ou dans les bouquins spécialisés.
Il faut ensuite définir les dimensions du réseau, sa disposition (modulaire, monobloc, en L...) et ses conditions de circulation (bouclé, de manoeuvre ou bien les deux...).
C'est à ce moment que le premier des 3PT entre en compte. Pas de Thunes, c'est à dire comment faire un réseau économique sans trop dépenser. On regarde alors dans les stocks de bois dans le garage ou les prix des planches au magasin de bricolage pour définir tous ces paramètres.
On choisi aussi les appareils de voie, les bâtiments ou décors avec ce qu'on a dans le placard.
Mais le deuxième des 3PT, est vite considéré car il faut alors songer à un terme de réalisation, une date butoir à laquelle le réseau sera terminé. Cette échéance est parfois dictée par une exposition ou un défi organisé par une revue ou un club.
Il faut alors souvent revoir à la baisse ce qu'on avait prévu de faire pour pouvoir terminer à temps. On réduit donc les dimensions et simplifie le plan de voie.
Il faut savoir que plus un réseau va prendre du temps à se réaliser plus la motivation va retomber et l'envie de passer à autre chose s'amplifier. C'est mathématique, même Archimède n'a pu l'expliquer...
Donc même sans objectif de sortie en exposition, il faut se fixer un objectif assez court dans le temps pour être sûr d'avancer correctement.
On passe ensuite à la réalisation; on découpe le bois, on assemble, on pose la voie, on câble, on ballaste, on forme les reliefs......hé là il reste pas beaucoup de temps en fait, faut passer la seconde......on fait les bâtiments, mais ça traîne on a voulu faire économique sans acheter et on veut faire bien. Un bâtiment est un élément majeur d'un réseau après le matériel roulant, ce qui habille et qu'on voit le plus avant le simple lampadaire.
Bref viennent aussi s'ajouter divers imprévus et contretemps personnels, l'échéance est arrivé et le réseau n'est......Pas Terminé !
On a bien nos 3PT. Alors bien sûr ce concept n'est pas systématique et ne s'applique pas forcément à certains modélistes.
Il s'agit ici de mon expérience personnel et d'un concept qui m'est malheureusement propre. Mais j'ai pu constater au cours de différentes expositions que beaucoup d'autres collègues souvent au grand talent appliquent aussi ce genre de théorie sous d'autres formes.
Enfin si la lecture de cet article vous a insupporté autant qu'une préface de BHL, ne vous embêtez pas à lire la suite et dites vous que j'ai écrit la grande partie de celui-ci dans les cabinets...
Bon maintenant, pour ceux que ça intéresse, voici quelques-unes de mes applications de cette théorie. Retour sur 5 années d'errance modelistique...
L'imprimerie (terminé à 90%)
Il me fut soudain pris comme une envie de pisser, l'idée de participer au défi "Vos papiers !" organisé dans le cadre du RAMMA 2017 à Sedan, deux semaines avant la date de l'exposition. Délai un peu court pour participer à celui-ci, mais bon pour un réseau de la taille d'une feuille de papier A4...
Des bouts de planches de MDF de récup, un coupon de rail en HOe, du carton à calendrier et c'était parti, pour sortir cette imprimerie du journal "La Voix Libre" en évocation à la revue Voie Libre des éditions LR co-organisatrice du défi.
Rien n'a été dépensé au cours de la réalisation en très peu de temps, pour donner un réseau pas terminé (il manquait les coulisses et des arbres...) pourtant le plus abouti de tous.
L'écrasé de Laicroix (terminé à 85%)
Toujours dans le cadre d'un défi Loco-Revue organisé lors du RAMMA 2015, la réalisation de ce module fut décidée environ 3 semaines avant le début des hostilités. Il s'agissait de faire un module devant être raccordé à d'autres pour constituer "Les Croisées des l'Étroit" (vous avez compris le jeu de mot pourri de mon module ?...).
Même principe, du MDF de récup (j'ai du vieux stock d'anciens réseau...), des dimensions minimales, une voie de passage, un kit de maison de garde-barrière qui traînait au fond du placard et c'est parti. Ah si il m'a par contre fallu acheter un avion, un kit plastique Heller a 14€...
Et voici le résultat, pour un truc qui n'aura duré qu'un week-end mais vu circuler toutes sortes de trains à voie étroite. Il finira sa vie à la déchetterie pour faire de la place lors du grand tri de printemps. Paix à son âme...
Les Champignons de Paris (terminé à 66%)Après l'échec de l'ardoisière que vous découvrirez après, j'ai cherché à voir plus petit, quelque chose qui justement respecte mieux les 2 premiers PT (
rappel : pas de temps et de sous...).
C'est en trouvant chez un artisan anglais des paniers à pigeons en zéro que m'est venu l'idée de faire un pigeonnier dans un panier à pigeon ! Ne trouvant pas ce contenant spécialisé, je me suis rabbatu sur un modeste panier d'ameublement. Puis, pour je ne me souviens quelle raison, cette petite réalisation s'est transformée en champignonnière, bien évidemment dans une caisse à champignons...
Ce microrama a été commencée peu avant la Choucrouterie, et constitue une avancée majeure dans la qualité de mes réalisations.
Il m'a permis d'expérimenter de nouvelles techniques de travail.
Même si il y a encore du boulot dessus, ce réseau est très abouti pour moi. C'est peut-être d'ailleurs pour celà que je le garde au frais au grenier, jusqu'au jour où......
L'Ardoisière (terminé à 52,33333%)
Bon c'était un bon réseau mais de loin, très loin. Je me demande comment j'ai pu pondre cette horreur pareille. Sans doute parce qu'à cette époque je n'avais fait que du matériel roulant.
L'objectif était Expometrique à Richelieu en 2009. Il me restait donc 9 mois pour réaliser mon premier réseau en Zéro voie de 14mm.
Bref de bonnes recherches, mais un plan de voie un peu trop rectiligne, du temps perdu sur les bâtiments et la voie, et au final une finition un peu trop, voire trop simpliste à deux jours de l'expo.
Seule remède à cette bérézina, un autocollant : "Ardoisière en construction"....!
Après de bons conseils reçu à l'exposition, j'entrepris les travaux de rectification, mais sur d'autres projets, découragé, ce module a fait un aller-direct pour la déchetterie...
Tunnel de Champigny (terminé à 50%)
Ce petit module ou plutôt diorama est venu d'une photo d'un 65500 sortant de ce tunnel sur la Grande Ceinture en direction de Valenton. Passant régulièrement à cet endroit j'eu l'idée d'y reproduire, par manque de place, un petit diorama dans le but de m'exercer au décor en HO.
Bien avancé au niveau volumes, ce diorama intéressant est resté au statu-quo suite à ma conversion à la voie étroite. Rangé au fond du placard, il fut benné lors d'un déménagement.